Agriculture : Le nombre d’équipements et d’objets connectés va progresser de 30% par an en moyenne d’ici à 2030

[EDITION ABONNES] Les ventes unitaires d’équipements ou nœuds connectés dans le secteur de l’agriculture vont augmenter de 30% par an en moyenne dans les années qui viennent, passant de 23 millions en 2022 à 187 millions d’unités en 2030. C’est tout du moins ce qu’anticipe la société d’études Counterpoint qui explique cet appétit de connectivité par les besoins exprimés par les grandes exploitations agricoles, la gestion du bétail et la pénurie de main-d'œuvre dans certains pays. C’est la Chine qui devrait afficher la croissance la plus rapide sur la période considérée pour devenir le premier marché des produits agricoles connectés.

Selon Counterpoint, le segment des cultures agricoles va connaître le rythme de progression le plus rapide (+41% par an en moyenne) du secteur de l’agriculture connectée, suivi par les drones et robots, les tracteurs et la surveillance du bétail.

L'agriculture connectée, également connue sous le nom d'agriculture intelligente ou d'agriculture numérique, fait référence à l'utilisation de technologies telles que les capteurs, les drones et autres outils numériques pour optimiser la production agricole, rappelle la société d’études. L'agriculture connectée permet aux agriculteurs de surveiller et de gérer plus efficacement leurs cultures et leur bétail en collectant et en analysant des données en temps réel. Ces données peuvent aider les exploitants agricoles à prendre des décisions plus éclairées concernant la plantation, l'irrigation, la fertilisation, la lutte contre les parasites, etc. L'agriculture connectée permet également un usage plus précis et plus ciblé des ressources, ce qui peut réduire le gaspillage et améliorer les rendements.

« Les drones émergent comme une technologie clé pour l'agriculture, principalement pour l'inspection visuelle, la pulvérisation et la cartographie, précise l’analyste Soumen Mandal. Mais leur utilisation est encore très faible en raison de la non-disponibilité de main-d'œuvre qualifiée, de l'autonomie insuffisante des batteries et des coûts de traitement des données élevés. De même, l'utilisation des robots dans l'agriculture est encore limitée en raison des défis technologiques et des prix onéreux. Reste qu’il existe un potentiel important pour les drones et la robotique à l'avenir, en particulier en Chine, en Europe et en Amérique du Nord. »

Sur le créneau particulier de la surveillance du bétail, Counterpoint anticipe sur les prochaines années une pénétration accrue des produits intelligents utilisés par les éleveurs tels que les colliers connectés et les podomètres notamment, en raison des avantages afférents en matière de productivité et de facilité de gestion du bétail. La société d’études prévoit une croissance de 18% par an en moyenne pour le marché de l'élevage intelligent sur la période considérée, en raison de la baisse des prix, de la disponibilité massive d'options de connectivité abordables, de l’entretien minime demandé par ce type d’appareils et des subventions des gouvernements pour numériser l'agriculture. L'augmentation des salaires et la pénurie de main-d'œuvre poussent également les exploitations agricoles à automatiser certaines des tâches sans affecter leur productivité, précise encore la firme d’analyses de marché.

« D’ici à 2030, la Chine sera devenu le plus grand marché de l’agriculture connectée, grâce aux initiatives gouvernementales et à l'essor de l'agriculture coopérative, note pour sa part Mohit Agrawal, directeur associé de Counterpoint. Sur les marchés occidentaux tels que les États-Unis et l'Europe, l'adoption des technologies connectées est motivée par la grande taille des exploitations agricoles et la pénurie de main-d'œuvre. Quant à l'Inde, qui possède les plus grandes terres arables du monde, elle devrait accuser un retard dans l'adoption des technologies en raison de la taille relativement petite de ses exploitations. »

Cela dit, la pénétration de la connectivité dans les fermes et exploitations agricoles restera inférieure à 10% même en 2030, et une proportion importante des nœuds connectés s'appuiera encore sur des technologies non cellulaires. La société d’études explique cet état de fait par le manque de sensibilisation des agriculteurs à la technologie, l’existence de multiples petites exploitations et la couverture insuffisante des réseaux cellulaires dans les zones agricoles.