Modules photovoltaïques sur mesure pour l’IoT : Dracula Technologies lève 5,5 millions d’euros

Le français Dracula Technologies, jeune société fondée en 2012 qui a conçu une technologie photovoltaïque organique réalisée par impression numérique et destinée à alimenter les objets connectés à basse consommation, vient de boucler une levée de fonds de 5,5 millions d’euros. Le tour de table rassemble le Fonds souverain Auvergne-Rhône-Alpes et Semtech, fabricant de semi-conducteurs à signaux analogiques et mixtes et porteur de la technologie de communication LPWAN LoRa, en tant qu’investisseur stratégique. La Banque des Territoires participe également à cette levée de fonds pour le compte de l’État dans le cadre du programme Territoires d’innovation de France 2030 (*).

Après la levée de fonds déjà réalisée en 2020 de 2,2 millions, destinée à soutenir la préindustrialisation de la technologie de génération d'énergie de la société, ce nouvel apport financier va permettre à Dracula Technologies d’étoffer son équipe commerciale et d’accroître sa présence à l’international, en bénéficiant notamment du réseau de son partenaire industriel Semtech. Objectif affiché : accélérer la distribution des modules photovoltaïques organiques de Dracula.

Pour rappel, la société a mis au point le procédé Layer qui consiste à réaliser des capteurs photovoltaïques organiques souples via une technologie d’impression numérique reposant sur un jet d’encre optimisé (DOD, Drop-On-Demand). Une approche qui permet de déposer de minces couches de polymères conducteurs (de la famille des fullerènes) sur un film plastique flexible. Selon les formules d'empilement choisies pour les différents substrats, le dispositif produit un courant capable d'alimenter les objets nomades à partir de la lumière ambiante (naturelle ou artificielle). Ces modules photovoltaïques sont conçus sur mesure, en fonction de la forme voulue, de la taille et de la consommation de l’objet à alimenter (capteurs de température, humidité, interrupteur, détecteurs de gaz, détecteurs d’incendies, cartes à puce…). Utilisables avec une faible luminosité (dès 5 lux), ils répondent aux besoins des marchés porteurs des cartes à puce, de l’habitat connecté, des bâtiments intelligents ou encore de la traçabilité d’actifs grâce à des capteurs à très basse consommation utilisant des technologies de communication comme LoRa.

Dracula Technologies indique que ses contrats commerciaux en cours devraient générer 3 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2022, soit une croissance de 300% par rapport à 2021. La valeur potentielle totale des marchés du smart home et du smart building ciblés par la société est estimée quant à elle à 8 milliards d’euros en Europe pour 2022. Concernant le tracking d'actifs, le nombre de tags autonomes à même d’utiliser la technologie Layer de Dracula s’élèverait à 10 millions d’unités par an.

La prochaine étape prévue pour la société est la construction à Valence, où se situe son siège social, d’un outil de production plus conséquent que l’actuel afin de porter le volume de fabrication à plusieurs centaines de milliers d’unités chaque année.

« La technologie photovoltaïque organique de Dracula est un excellent complément aux capteurs reposant sur le protocole de communication LoRa, précise Alistair Fulton, vice-président et directeur général de Semtech. La solution d’energy harvesting proposée réduit le coût global d’un dispositif IoT et l'empreinte carbone en évitant le coût d'une batterie et son remplacement périodique. Nous sommes convaincus du potentiel de développement de cette technologie et, par voie de conséquence, de l'accélération de l'adoption des capteurs connectés en LoRa supportés par la technologie de Dracula Technologies. »

Signalons enfin que le distributeur français de composants électroniques Syscom-Prorep et Dracula Technologies ont récemment établi les bases d'une collaboration pour consolider une offre complète autour de la récupération d'énergie pour une électronique autonome, avec aussi le concours des solutions de l’américain Atmosic avec qui les deux sociétés ont déjà développé des prototypes équipés de son circuit PMIC (circuit intégré de gestion de l'alimentation)

(*) France 2030 est un programme gouvernemental doté de 54 millions d’euros avec 50% des dépenses consacrées à la décarbonation de l’économie, et 50% au soutien d’acteurs émergents, porteurs d’innovation sans dépenses défavorables à l’environnement (au sens du principe Do No Significant Harm).