"Pourquoi adopter le LTE-M, la nouvelle génération d'Internet des objets cellulaire incontournable ?"

[TRIBUNE de Bernardo Cabrera, OBJENIOUS] La technologie cellulaire LTE-M, adaptée à l’Internet des objets (IoT), s’impose comme l’un des réseaux incontournables de ces prochaines années, estime Bernardo Cabrera, directeur de la Business Unit Objenious de l’opérateur Bouygues Telecom. Elle répond aujourd’hui à un large spectre de cas d’usage, de la Smart City aux transports connectés, en passant par la logistique, la santé ou encore le Smart Metering. Largement mis en œuvre par l’ensemble des opérateurs dans le monde, et déjà compatible avec la 5G ou l’eSIM, le LTE-M gagne du terrain en France.

D’ici 2025, on estime à 30,9 milliards le nombre de dispositifs IoT connectés grâce à l’ensemble des nouvelles normes technologiques telles que la 5G, le NB-IoT ou le LTE-M. Dans ce contexte, le LTE-M, conçu et pensé pour une variété d’usages IoT, semble avoir de beaux jours devant lui. Mais le LTE-M est-il le bon choix technologique pour les solutions IoT de demain ? Quels sont ses atouts et ses contraintes ?

Le LTE-M en clair : définition et cas d’usage

Face à la hausse exponentielle du nombre d’objets connectés et pour répondre aux exigences techniques comme l’économie d’énergie ou le besoin de connectivité en sous-sol, les réseaux IoT se diversifient depuis une dizaine d’années. Dans ce cadre, le LTE-M, qui signifie Long Term Evolution for Machines, apporte une évolution technologique attendue. Il s’agit d’une technologie cellulaire, basse consommation et longue portée, qui est une évolution de la 4G pour l’IoT à faible bande passante.

Le LTE-M permet aujourd’hui de stimuler davantage l’écosystème d’acteurs IoT toujours plus diversifié et de répondre à un très large éventail de cas d’usage. Les cas d'utilisation typiques du LTE-M sont le Smart Metering (ou compteurs communicants), les dispositifs personnels (montres connectées, glucomètres, lentilles de contact intelligentes…), les applications liées à la ville et aux bâtiments intelligents, la maintenance prédictive, l’e-santé et le suivi d’actifs (Asset Tracking). Si 22% des entreprises installées en France utilisaient déjà des objets connectés en 2021, la tendance va s’accroître suite à la pandémie qui renforce la relève de données à distance.

Un véritable couteau suisse de l’IoT

Compromis idéal pour connecter les équipements en mobilité dans des zones difficiles d’accès, et durant de longues périodes, la technologie LTE-M, qui s’appuie sur du matériel à moindre coût, se veut multifonctionnelle. Adaptée à une grande variété de cas d’usage, elle est la plus adaptée aux projets qui nécessitent un équilibre optimal entre pérennité, fiabilité, compétitivité, évolutivité et faible consommation énergétique, tout en conservant les avantages de la 4G tels que la mobilité et le débit.

Le LTE-M est une technologie pérenne nativement incluse dans la 5G. Si sa couverture est aujourd’hui excellente en France, elle sera nationale dans le courant de l’année.

Côté mobilité, la logistique est bien servie avec le LTE-M qui permet aux transporteurs même en mouvement d’être connectés, d’être géolocalisés et de communiquer avec les entrepôts sans coupure à plus de 90 km/h. Les bus ou tramways connectés dans les villes répondent à la même logique de remontée de position en temps réel, démarche aujourd’hui essentielle pour les professionnels comme pour les collectivités. Les dispositifs électroniques connectés portés sur soi (wearables), pour les particuliers, profitent aussi de cette connectivité en mobilité.

Dans d’autres secteurs, pensons à la supervision des compteurs : l’autonomie et la fiabilité sont des indicateurs de performance essentiels. Le mode d’hibernation (Power Saving Mode) permet une mise en veille indispensable pour certains cas d’usage et offre des périodes d’autonomie très longues pour économiser la batterie. Au niveau autonomie, le LTE-M permet de porter la durée de vie des boîtiers jusqu’à dix ans avec une économie d’énergie à la clé non négligeable. Cette longévité est notamment intéressante pour les équipements médicaux ou d’assistance à la personne comme les systèmes de géolocalisation pour personnes âgées ou en situation de handicap. Autre avantage, le coût des modules est lui aussi moins élevé que ceux pratiqués pour la technologie 4G.

La technologie LTE-M, plus permissive sur la perte de signaux, a également une très bonne capacité à traverser les obstacles. C’est une technologie parfaitement adaptée aux zones enterrées ou semi-enterrées, notamment là où le réseau est souvent difficile à capter. Idéale pour connecter les infrastructures publiques telles que les bornes de recharge, cette technologie offre une meilleure qualité de service.

Comment choisir son réseau IoT ?

Le LTE-M est une technologie efficace dans de très nombreux cas. Il existe toutefois quelques contraintes à prendre en compte à l’instar du débit qui peut s’avérer insuffisant pour certaines applications. Pour des projets nécessitant des mises à jour très régulières, une haute disponibilité ou l’envoi de fichiers lourds (vidéo, images, etc.), les réseaux cellulaires classiques tels que la 4G et la 5G seront préconisés.

La mobilité entre aussi en ligne de compte dans le choix de la technologie la plus adaptée aux projets IoT. Si un objet passe fréquemment d’une cellule à l’autre, il risque de consommer beaucoup plus, et c’est un axe important à prendre en considération pour un objet en mobilité permanente. Pensons, par exemple, aux transports en libre-service qui se multiplient dans les grandes villes (trottinettes, vélos, scooters, voitures). Débit, mobilité et consommation énergétique sont ainsi des paramètres clés qui doivent être analysés avant de choisir une technologie IoT.

À titre d’exemple, le NB-IoT, autre nouvelle technologie cellulaire IoT, qui présente plusieurs avantages similaires, peut se révéler être une option plus avantageuse pour certains projets misant fortement sur les performances énergétiques. Chaque cas d’usage et chaque industrie, en collaboration avec les experts français de l’IoT, devront ainsi déterminer les critères qui priment pour le choix de la technologie la plus adéquate.