La fondation Eclipse publie la première version d’un middleware critique pour les véhicules autonomes

[EDITION ABONNES] Focalisée sur le développement et la mise à disposition de logiciels open source, la fondation Eclipse, désormais basée à Bruxelles, annonce la publication officielle de la première version du logiciel Eclipse iceoryx Almond, un middleware de communication interprocessus (IPC) qui permet la transmission de masses importantes de données en temps réel. ...Eclipse iceoryx Almond cible tout particulièrement les applications qui doivent échanger d'énormes quantités de données avec une latence très faible, telles que les applications automobiles, la robotique, les jeux avancés, l'intelligence artificielle, etc.

Selon l’organisme industriel, ce middleware ouvre la voie à des niveaux de réactivité plus élevés tout en libérant des ressources d'exécution pour d'autres fonctions au sein d'une application donnée. « Eclipse iceoryx est un très bon exemple de logiciel open source répondant à un besoin critique de l'industrie, s’est félicité Mike Milinkovich, directeur exécutif de la fondation Eclipse. Avec cette version, ainsi qu'avec d'autres projets comme Eclipse Cyclone DDS et des groupes de travail comme OpenADx, j’ai le sentiment que notre organisation devient la structure d’accueil de chaînes d'outils de développement et de logiciels pour véhicules autonomes conçus avec une optique de certification vis-à-vis de  la sûreté de fonctionnement. »

La technologie qui sous-tend le middleware Eclipse iceoryx prend sa source dans le domaine automobile. Ce qui n’est guère étonnant. Alors que les voitures modernes non autonomes embarquent plus de 100 millions de lignes de code, un véhicule autonome héberge entre 300 et 500 millions de lignes de code. Et ce même véhicule devra traiter jusqu'à 10 Go/s de données issues de capteurs afin de prendre en temps réel des décisions critiques en matière de sécurité.

Selon la fondation Eclipse, iceoryx affiche une latence inférieure à une microseconde pour transférer un message, quelle que soit la taille dudit message. Dans ces conditions, le middleware serait en mesurer de réaliser des transmissions de type zero-copy sans création d’une seule copie du message entre son émetteur et les destinataires. Éviter les copies au niveau des API est crucial lorsque plusieurs gigaoctets de données doivent être traités par seconde comme c’est le cas dans les équipements robotisés et les systèmes de conduite autonome.

Pour l’heure iceoryx est compatible avec les systèmes d’exploitation Linux, QNX et macOS ainsi qu’avec les API utilisateur C et C++. (Windows et Rust sont dans les cartons.) Même dans sa première version, Eclipse iceoryx est conçu pour répondre aux contraintes de fiabilité, assure la fondation Eclipse, son prédécesseur étant mis en œuvre dans des millions de véhicules. A ce titre, il est envisageable de pouvoir certifier le code de base du middleware jusqu’au niveau le plus élevé (Asil D) de la norme ISO 26262 qui fait référence en matière de sûreté de fonctionnement dans le monde automobile.

Par ailleurs, Eclipse iceoryx peut être associé à Eclipse Cyclone DDS, la solution de partage et d’échange de données par défaut de l’environnement ROS 2, pour créer un middleware particulièrement robuste et performant au sein de systèmes distribués critiques.

L’annonce de la fondation Eclipse a été saluée par les sociétés Bosch et Apex.AI, cette dernière participant aussi aux travaux de la fondation Autoware, créée fin 2018 et focalisée sur les technologies open source appliquées à la conduite autonome (lire notre article ici).