Arm filialise la société Kigen, spécialiste des eSIM et iSIM pour l’Internet des objets cellulaire

[EDITION ABONNES] l y a quelques semaines, la société Arm, en cours d’acquisition par l’américain Nvidia, annonçait la création d’une filiale à 100% baptisée Pelion et focalisée sur le développement et la commercialisation de la plate-forme IoT du même nom, issue de l’acquisition en 2018 de la société écossaise Stream Technologies par le Britannique. ...C’est au tour des activités d’Arm centrées autour de la sécurité IoT et des technologies eSIM (embedded SIM) et iSIM (integrated SIM) (*) de connaître un sort similaire et d’être affectées à une nouvelle société estampillée Kigen, également filiale à 100% du spécialiste des cœurs de processeurs.

On se rappellera que ces activités trouvent leur origine dans l’acquisition en juillet 2017 de la firme galloise Simulity, experte dans les OS pour cartes SIM et eSIM. Il y a deux ans, Arm avait d’ailleurs dévoilé sous le nom générique de Kigen des technologies ayant vocation à assurer une identification sécurisée des applications IoT cellulaires, tant pour les fabricants d’objets que pour les fournisseurs de services. Technologies visant notamment à permettre l’intégration, au sein d’une même puce-système IoT, d’un cœur de microcontrôleur, d’un modem cellulaire, d'une enclave sécurisée et d’un bloc d’identification SIM.

Aujourd’hui la société Kigen se targue d’avoir activé deux milliards de cartes SIM à ce jour et de collaborer sur des déploiements eSIM et iSIM avec des fournisseurs de semi-conducteurs, des vendeurs de modules radio cellulaires et des opérateurs réseau. A ce titre, l’entreprise nouvellement créée estime que sa solution iSIM, qui fait de la carte SIM une partie intégrante des processeurs au moment de la fabrication des puces, offre une consommation 70% inférieure à celle d'une carte SIM physique traditionnelle. Une caractéristique qui ouvrirait la voie à de nouvelles manières de fournir un traitement des données peu gourmand en énergie pour les réseaux 5G et LPWAN (NB-IoT et LTE-M) et de libérer de la puissance de calcul pour des fonctionnalités avancées comme l'intelligence artificielle (IA).

Au-delà de ses environnements d’exploitation eSIM et iSIM pour semi-conducteurs et modules, Kigen, dont le siège est à Belfast (Irlande du Nord) et qui compte aujourd’hui environ 150 employés, propose aussi des solutions de provisionnement de SIM à distance et des services de génération de données. Parmi ses clients les plus récents, la filiale d’Arm cite Alif Semiconductor, KORE, Qualcomm Technologies (pour le circuit modem LTE Qualcomm 9205) et Sequans Communications (pour ses puces-systèmes et modules LTE-M/NB-IoT Monarch 2).

A noter qu’Orange a récemment prouvé que l’usage de l’applet de Kigen compatible avec la spécification GSMA IoT-SAFE (SIM Applet for Secure End-to-end communications) simplifie la manière dont les fournisseurs de services IoT peuvent établir en toute sécurité un canal de confiance entre des objets équipés d’une eSIM ou iSIM et des plates-formes cloud telles que Live Objects (Orange), Azure IoT (Microsoft) ou AWS IoT (Amazon Web Services). (Pour plus de détails sur la spécification IoT-SAFE, lire notre article ici.)

(*) De manière générale, l’eSIM, à la différence d’une carte SIM amovible, se présente sous la forme d’un composant soudé sur un circuit imprimé. Avec l’iSIM, les fonctions de l’eSIM sont en quelque sorte « virtualisées » et portées directement au sein de l’architecture d’une puce-système SoC en association avec une enclave matérielle sécurisée.