Vorago va envoyer dans l’espace la puce-système neuromorphique embarquée de BrainChip

Spécialiste des technologies de fabrication de circuits électroniques aptes à travailler dans des situations extrêmes de température et de rayonnement, la société américaine Vorago Technologies a rejoint le programme d’accès anticipé (EAP, Early Access Program) Akida de la firme australienne BrainChip ...qui a développé une puce-système neuromorphique à hautes performances et très basse consommation adaptées aux contraintes de l’embarqué.

La collaboration entre les deux entreprises s’inscrit dans le cadre d’un projet Phase I de la Nasa destiné à la validation d’un processeur neuromorphique qui répond aux exigences des vols spatiaux.

Lancé en juin dernier, le programme Akida EAP permet à des clients spécifiques d’obtenir des prototypes d’ingénierie de la puce Akida, l’environnement de développement ad hoc (avec en particulier un simulateur du circuit) et des cartes d’évaluation pour des applications clés, notamment dans les domaines des systèmes d’assistance évoluée à la conduite automobile, des drones, des systèmes de vision en périphérie de réseau et des automatismes industriels.

Annoncée en 2018 (voir notre article ici), la puce neuromorphique Akida est conçue pour entraîner et exécuter de manière native des réseaux de neurones « impulsionnels » (spikes) ou SNN. Un type de réseaux de neurones qui est censé consommer nettement moins que ceux à convolution (CNN), plus traditionnellement utilisés dans l'apprentissage profond (deep learning).

La première puce IA de BrainChip officiellement disponible est référencée AKD1000 (elle est aussi accessible sous forme d’IP). Elle peut également exécuter un réseau CNN standard en le convertissant en réseau piloté par les événements, ce qui permet, assure la société, de mettre en œuvre de l’apprentissage par transfert et de l’apprentissage incrémental directement sur le circuit.

Selon BrainChip, Akida est particulièrement adapté aux vols spatiaux et aux applications aérospatiales, le circuit étant un processeur neuronal autonome qui ne nécessite pas de processeur externe, de mémoire ou d'accélérateur d'apprentissage profond (DLA). Une caractéristique essentielle quand on sait que la réduction du nombre de composants, de leurs dimensions et de leur consommation est une préoccupation majeure dans les applications de vol spatial et aérospatial. De plus, ajoute la société, l’apprentissage incrémental, pris en charge par la puce, permet d’ajouter de nouveaux classificateurs au réseau de neurones sans requalifier l'ensemble du réseau. Ce qui est aussi un avantage pour les applications de vol spatial et aérospatial car l'apprentissage incrémental local en temps réel autorise un fonctionnement en continu même en présence de nouvelles circonstances ou situations. A suivre donc.

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