Objets connectés : le protocole LwM2M s’adapte aux réseaux radio longue portée et low power LPWAN

[EDITION ABONNES] Edifié pour les marchés des communications de machine à machine (M2M) et de l’Internet des objets (IoT), le protocole LightWeight M2M, dont la première version, élaborée dès 2014, a été adoptée officiellement en 2017 par l’organisme OMA SpecWorks, a connu fin 2018 une mise à jour (v1.1) qui lui ouvre désormais le monde des réseaux radio longue portée et basse consommation LPWAN ...(et plus généralement les réseaux non bâtis sur le protocole IP).

Déclinaison – comme son nom l’indique – du protocole OMA-DM (Device Management), LightWeight M2M (LwM2M) est un protocole de télémétrie et de gestion opérationnelle à distance adapté aussi bien aux passerelles IoT qu’aux capteurs et équipements à ressources contraintes (alors qu’OMA-DM avait été élaboré à l’origine pour les terminaux mobiles). Il repose sur l’architecture Rest (Representational State Transfer) de l’IETF (Internet Engineering Task force), définit un modèle extensible de ressources et de données, et s’appuie sur le standard de transmission sécurisée CoAP (Constrained Application Protocol), variante de HTTP conçue pour les réseaux à bande passante limitée et basse consommation.

Si l’on en croit l’organisme OMA SpecWorks, issu en 2018 de la fusion de l’OMA (Open Mobile Alliance) et de l’alliance Ipso (IP for Smart Objects), plus de 25 sociétés mettent en œuvre le protocole LwM2M dans leurs produits ou plates-formes de services à l’instar d’Arm, AT&T, Ericsson, Gemalto, Huawei, Microsoft, Nokia, Sierra Wireless, Telit ou u-blox. « Ce protocole répond aux trois problématiques de l’Internet des objets, indique Hatem Oueslati, CEO et cofondateur de la start-up montpelliéraine IoTerop, dont la pile logicielle commerciale IOWA pour produits IoT implémente les standards LwM2M, Ipso et CoAP et s’avère déjà compatible avec la version LwM2M 1.1. Il amène tout d’abord des services de device management aux opérateurs comme l’inscription et le provisionnement à distance des objets connectés, la gestion du leur cycle de vie, la mise à jour over-the-air des logiciels de bas niveau, la reconfiguration à la volée, etc. Il assure ensuite la sécurité avec des mécanismes d’authentification et de chiffrement des communications de bout en bout. Il garantit enfin l’interopérabilité en prônant des services communs et notamment une sémantique pour la remontée des données issues de différents capteurs. »

Avec la version 1.1, il est donc possible d’utiliser le protocole LwM2M aussi bien sur des réseaux IP (2G/3G/4G/LTE-M) que sur des infrastructures non IP (LoRaWAN, SMS, NB-IoT…) avec un surdébit très faible. Un certain nombre de fonctionnalités et d’optimisations ont également été ajoutées comme le format d’encodage CBOR (Concise Binary Object Representation), une implémentation du format SenML (pour la représentation de mesures simples effectuées par des capteurs), la prise en charge du protocole CoAP sur la pile TCP/TLS ou le mécanisme de sécurité de couche application Oscore.

« Nous sommes prêts à déployer le protocole LwM2M 1.1, ajoute Hatem Oueslati, très impliqué dans les travaux de l’organisme OMA SpecWorks. Et nous participerons en octobre prochain à Séoul aux tests d’interopérabilité ad hoc organisé par cet organisme, en confrontant notre pile IOWA pour objets connectés aux implémentations réalisées par les sociétés spécialistes des infrastructures IoT. » A noter que la société polonaise AVSystem a annoncé récemment que sa pile LwM2M Anjay était également compatible avec la version 1.1 du protocole.

Vous pouvez aussi suivre nos actualités sur la vitrine LinkedIN de L'Embarqué consacrée aux réseaux LPWAN : Embedded-LPWAN https://www.linkedin.com/showcase/embedded-lpwan/