Interface utilisateur gestuelle : avec Ultrahaptics, le retour haptique se fait aussi… sans contact

Ultrahaptics

Les interfaces utilisateur à reconnaissance de gestes, c’est bien. Mais disposer aussi d’un retour haptique qui offre la sensation du toucher et permet de confirmer que le bon geste a été effectué, c’est encore mieux. Encore faut-il ...bien évidemment que ce retour haptique se fasse sans contact. C’est justement le tour de force réussi par la jeune société britannique Ultrahaptics, créée en 2013, qui estime être la première à apporter la sensation du toucher aux interfaces gestuelles. Elle a effectué mi-mars des démonstrations de sa technologie lors d’Embedded World 2017 sur le stand d’EBV Elektronik qui distribue le kit de développement Touch (UHDK5) de la firme anglaise (photo ci-dessous).

Eckart Voskamp, directeur Product Innovations, EBV, et Ruth Millar, directrice Business Development, Ultrahaptics

Elaborée à l'origine par des chercheurs de l'université de Bristol, la technologie d’Ultrahaptics repose dans la pratique sur une matrice de 14 x 14 transducteurs à ultrasons intégrée dans une plaque de 186 x 221 x 29 mm et associée à une caméra de suivi des mouvements. Les ultrasons sont modulés afin de créer, à une distance comprise entre 10 et 50 cm de la surface de la plaque, la sensation tactile de manipuler des boutons, des curseurs ou des cadrans virtuels.

Dans la pratique, le cœur de la technologie mise au point et brevetée par la société a pu être intégré sur deux composants, un microprocesseur NXP et un FPGA Altera MAX10 d’Intel (voir photo ci-dessous). Le premier s’interface avec un système hôte via un lien USB et accepte des points focaux sous la forme de coordonnées x, y, z fournis par le capteur de détection de gestes. Les algorithmes qui s’exécutent sur le microprocesseur convertissent ces coordonnées en signaux de commande envoyés vers le FPGA. C’est donc ce dernier qui gère l’interface avec les transducteurs et qui génère concrètement les signaux de commande selon des motifs préétablis ou personnalisés par l’utilisateur via un éditeur de « sensations » ad hoc.

Selon Ultrahaptics, le kit de développement Touch, qui comprend la plaque de transducteurs, le capteur de suivi de gestes, une suite logicielle programmable en C++ et la carte de commande, contient tout ce qui est nécessaire pour intégrer la technologie du Britannique dans le cycle d’un développement de produit, du prototypage jusqu’à la production en volume.

Si l’on en croit la start-up, les débouchés de sa technologie sont multiples et vont des interfaces utilisateur sans contact et « hygiéniques » dans les domaines du médical, du grand public (cuisines) et de l’industriel (cantines, toilettes, etc.), aux systèmes d’info-divertissement et aux tableaux de bord embarqués dans l’automobile.

On notera à cet égard que Bosch a intégré la technologie Ultrahaptics dans un concept-car présenté en janvier lors du CES 2017. Implémentée au niveau de l’accoudoir central pour le contrôle de l’équipement d’info-divertissement, elle garantit à un conducteur, les yeux rivés sur la route, que sa main se trouve dans la zone ad hoc pour que ses gestes soient bien reconnus. Ultrahaptics a par ailleurs signé un accord de collaboration avec la société Harman (récemment reprise par Samsung et très présente sur le marché automobile) pour l’intégration de son procédé dans une gamme d’équipements audio et de systèmes d’info-divertissement.