AirNodes est à la fois bureau d’études et concepteur d’objets connectés professionnels

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Le jeune bureau d’études AirNodes s’appuie sur ses compétences internes pour viser le marché des PME industrielles qui souhaitent développer des systèmes connectés et assurer la gestion des données recueillies. Mais la start-up développe aussi ses propres objets à l'instar du miroir connecté innovant capable d’afficher une information personnalisée. ...

Dans le domaine en pleine évolution des objets connectés, de plus en plus d’organisations ou d’industriels comprennent les enjeux et veulent se développer dans cette direction. Mais il y a loin de la coupe aux lèvres et la concrétisation de leurs idées n'est pas chose aisée. C’est sur ce créneau que s’est installée la jeune société AirNodes, basée à Annecy, à la fois bureau d’études et concepteur d’objets connectés. Fondé en septembre 2015 par quatre ingénieurs (Quentin Nigi, Kevin Bléniat, Adrien Faure et Antony Plantin) et incubé au sein de la pépinière d’entreprise Galileo à Chavanod (dans le Grand Annecy), AirNodes s'est donné comme vocation d’assurer l’ensemble des développements nécessaires à la mise au point et à l’industrialisation d’un objet connecté dans le monde industriel.

L'équipe dirigeante d'AirNodes

« Les fondateurs d’AirNodes réunissent des compétences en logiciel embarqué, en électronique et en conception d’interfaces (trois d’entre nous ont travaillé au sein d’Alstom), détaille Quentin Nigi, l'un des fondateurs de la start-up. Ce savoir-faire nous permet de travailler avec les industriels, de la spécification des besoins liée à une idée  jusqu’au suivi de l’industrialisation du produit et de son exploitation, en passant par la rédaction d’un cahier des charges, la mise en place d’un POC (Prof Of Concept) et la réalisation d’un prototype industriel. »

AirNodes cible les PME industrielles, celles qui ont le plus besoin d’un partenaire pour aller au bout de leurs idées. « Au-delà de l’objet connecté lui-même, le besoin profond des entreprises avec lesquelles nous travaillons est lié à l’optimisation du processus de traitement des données issues des objets, afin de faire de la maintenance prédictive, du suivi de données, etc. Car c’est là que se situe la véritable valeur ajoutée de l’objet connecté », précise Quentin Nigi.

Un système d'information maison

Dans ce cadre, l'une des originalités d’AirNodes est d’avoir développé son propre environnement de gestion d’information générique, son propre SI (Sytème d’information) baptisé Confluence, qui lui permet d’agréger et d’analyser différentes données issues d’objets connectés, et de l’adapter selon les besoins des projets. Une approche qui permet aussi d’accélérer la phase de mise en place d’un POC avec les utilisateurs.

« Nous sommes très attachés à cette phase dans la relation avec les utilisateurs, car nous pouvons ainsi recueillir les réactions des industriels, assurer la cocréation du produit et le codéveloppement de fonctionnalités, commente Quentin Nigi. C’est au niveau du POC que l’on peut modifier le projet, le peaufiner et revenir en arrière si nécessaire afin de stabiliser le produit, avant de mettre en œuvre un prototype industriel dont les coûts de développement sont beaucoup plus élevés, ce dont les industriels n’ont pas nécessairement conscience. »

Le miroir connecté conçu par AirNodes

Pour montrer dans un premier temps ses compétences, AirNodes a développé de A à Z un objet original, un miroir connecté en l'occurrence. Destiné au secteur hôtelier, aux restaurateurs, aux organisateurs de salons, ce miroir est conçu comme un support d’informations en temps réel. Constitué d’un dalle LCD insérée derrière le verre d’un miroir sans tain (avec un rétroéclairage spécifique), et associé dans un châssis en inox à une carte électronique, des capteurs et le système d’alimentation, le miroir affiche des informations interactives en direction de l’utilisateur : météo, activités du jour dans un hôtel, état de l’enneigement sur telle ou telle piste dans des stations de sports d’hiver, etc. L’interface est définie par l’utilisateur via un environnement de développement à base de widgets graphiques (horloge, zones de texte…) que l’on peut assembler sur une matrice prédessinée. La connexion du miroir se fait soit à travers un lien Ethernet filaire, soit par le biais d’un lien Wi-Fi. Ainsi, à distance, via cette plate-forme, il est possible d’afficher un message personnalisé, par exemple dans chaque chambre d’un hôtel.

« Ce produit qui au départ visait à montrer notre capacité à gérer un projet d’objet connecté, de la conception à la fabrication, a intéressé début 2016 un grand groupe hôtelier, commente Quentin Nigi. De là, nous avons développé le concept pour en faire un produit sur étagère que nous maitrisons à 100%. »

Un logiciel embarqué dans un drone sous-marin

D’ores et déjà l’activité liée à cet objet, unique sur le marché en tant que miroir connecté paramétrable et personnalisable directement par l’utilisateur final, représente 30% du chiffre d’affaires d’AirNodes, les 70% restants étant liés à l’activité de bureau d’études. Avec à ce niveau des projets en cours sur la mise en place de capteurs connectés sur une chaufferie industrielle existante, ou le développement d’un logiciel embarqué dans un drone sous-marin pour récupérer les données acquises.

En termes de technologies maîtrisées par AirNodes, la société a développé des compétences pointues autour du langage de développement Python, du système d’exploitation Linux, de la technologie de connexion radio longue distance et basse consommation Sigfox (AirNodes est labellisé Sigfox Partner) et de la carte de prototypage Raspberry Pi, avec pour celle-ci un partenariat étroit en termes de support avec les experts du distributeur Farnell. Un cocktail de technologie justement très adapté à la conception rapide de POC pour des applications industrielles, des plus simples aux plus complexes.