La société américaine Helium, à l’origine de "The People’s Network", l’un des premiers réseaux IoT pair-à-pair (P2P) et décentralisés au monde, vient de boucler un tour de table de 200 millions de dollars, qui porte à plus de 360 millions de dollars la somme levée par l’entreprise depuis sa création en 2013. Le cycle de financement a été mené par les fonds d’investissement Tiger Global et Andreessen Horowitz, avec la participation de Seven Seven Six, Goodyear Ventures, GV (ex-Google Ventures), Liberty Global, NGP Capital (soutenu par Nokia), Pantera Capital, Ribbit Capital et Telekom Innovation Pool (TIP), le fonds d’investissement stratégique de Deutsche Telekom.

Parallèlement, la société a pris le nom de Nova Labs, afin de réserver le nom d’Helium au réseau « open source » qui est en fait détenu et géré par des particuliers. Dans ce cadre, Nova Labs s’engage à continuer de développer et de déployer des technologies sans fil décentralisées dans le réseau Helium.

Pour rappel, le réseau Helium, qui repose sur le principe de la blokchain, est constitué d’une infrastructure distribuée de hotspots (ou passerelles) qui offre une couverture radio publique longue portée et basse consommation aux capteurs et autres objets connectés compatibles LoRaWAN.

Dans le détail, Helium a conçu une technologie du nom de LongFi qui combine le protocole LoRaWAN et la blockchain Helium afin que n'importe quel capteur LoRaWAN puisse transférer ses données au travers du réseau Helium. La technologie LongFi bénéficie de toutes les caractéristiques apportées par un réseau LoRa et y ajoute la possibilité pour les propriétaires de passerelles de gagner de la cryptomonnaie HNT durant le processus de minage. LongFi permet également l’itinérance et s’accommode des transactions en micropaiements afin que les utilisateurs ne paient que l’usage de la connectivité IoT et n’aient donc pas à déployer eux-mêmes des passerelles ou des serveurs réseau LoRaWAN (LNS).

Avec son architecture réseau décentralisée, Helium autorise non seulement la détention et l’exploitation des passerelles indépendamment de tout opérateur réseau, mais permet aussi le fonctionnement indépendant du serveur réseau LNS. Sans cela, l'accès au réseau nécessiterait l'autorisation d'une seule entité centrale, l'opérateur LNS du réseau. En conséquence, il peut exister des LNS multi-entités sur le même réseau public LoRaWAN.

D’un point de vue fonctionnel, dès lors qu’ils sont connectés au réseau Helium, les hotspots (ou passerelles) peuvent participer à la blockchain Helium et générer des "preuves de couverture" qui valident leur disponibilité réelle, ainsi que leur couverture associée. Cette confirmation contribue à la génération de la cryptomonnaie native HNT à l'aide du logiciel de minage intégré à la passerelle.

Ce modèle, explique Nova Labs, permet à quasiment n’importe qui de se hisser au rang d’un mini-opérateur d’infrastructures en déployant des points d'accès et en se faisant rémunérer en jetons natifs du réseau Helium ($HNT) pour la couverture fournie. Avec ce modèle incitatif, l’écosystème Helium a pu bâtir une infrastructure sans fil très rapidement à moindre coût. Lancé en 2019, le réseau Helium a dépassé en début d'année le demi-million de points d'accès et couvre aujourd'hui plus de 52 000 villes dans 169 pays (illustration ci-dessous).

La communauté a aussi avalisé l’extension du réseau Helium vers la 5G.

« Avec Helium, nous avons jeté les bases du premier réseau sans fil décentralisé au monde, en tirant parti de la puissance de la blockchain pour démocratiser l'accès à Internet au niveau global, indique Amir Haleem, fondateur et CEO de Nova Labs. Avec Nova Labs, nous élargissons notre mission, en lançant un mouvement culturel vers la décentralisation de tous les protocoles sans fil. »

Avec les nouveaux fonds levés, Nova Labs compte investir dans l'écosystème Helium en embauchant et en finançant des ressources de développement supplémentaires pour améliorer le réseau, favoriser la prise en charge de divers protocoles sans fil et créer de nouvelles applications au-dessus du réseau Helium, alimentées par la cryptomonnaie.

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