OnChip prévoit pour 2018 un microcontrôleur 32 bits open source à architecture RISC-V

Onchip RISC-V

L’architecture open source de processeur RISC-V a décidément le vent en poupe. Après la jeune société californienne SiFive et le fabricant de composants programmables Microsemi, c’est au tour d’une start-up ...colombienne, OnChip, créée par des chercheurs de l’université industrielle de Santander de parier sur le jeu d’instructions RISC-V, accessible sous licence open source BSD sans paiement de redevances à la différence des approches « commerciales » de sociétés comme ARM ou Imagination Technologies (propriétaire de Mips). OnChip a l’ambition, ni plus ni moins, d’être la première société à proposer un microcontrôleur 32 bits 100% open source capable de rivaliser, grâce à ses périphériques intégrés, avec les modèles à cœur ARM Cortex-M0+.

On rappellera que RISC-V définit un jeu d’instructions basé sur les principes des architectures matérielles de processeurs Risc (Reduced Instruction Set Computer). Selon ses promoteurs, ses caractéristiques, doublées de ses capacités d’extension (avec des instructions d’unité de calcul en virgule flottante par exemple), le rendent adapté aussi bien aux serveurs dans le cloud qu’aux terminaux mobiles ou aux systèmes embarqués les plus contraints. (Pour plus de détails, lire notre article Une alternative open source commence à briller au firmament des architectures de processeurs.)

Dans la pratique, OnChip vient de lancer une campagne de financement participatif sur le site CrowdSupply afin récolter 480 000 dollars d'ici janvier 2017 et de lancer la production d’ici début 2018 de plusieurs dizaines de milliers de microcontrôleurs Open-V. Dans sa volonté de s’inscrire pleinement dans le mouvement open source, OnChip a placé dans le domaine du source libre tous les fichiers de conception de son circuit, y compris les fichiers RTL pour le cœur du microcontrôleur et ses périphériques, ainsi que les outils de développement et de test utilisés. Les sources sont accessibles sous la licence MIT sur le compte GitHub de la société.

Le microcontrôleur Open-V utilise par ailleurs certaines portions du standard ouvert Amba (Advanced Microcontroller Bus Architecture) pour l’interconnexion du cœur et des périphériques sur la puce. Une option qui, selon la jeune société, vise également à faciliter l’intégration de n’importe quel bloc fonctionnel Open-V (le CPU ou les périphériques) dans des conceptions de circuits exploitant le bus Amba. Côté périphériques justement, OnChip affirme avoir d’ores et déjà conçu et testé sur le silicium des blocs CAN, CNA, SPI, I2C, UART, GPIO, PWM et temporisateurs. La start-up planche aujourd’hui sur des blocs USB 2 .0, USB 3.0, NVRam et/ou Eeprom ainsi que sur un réseau de neurones convolutionnel (CNN). A suivre donc !

Comparaison entre le microcontrôleur Open-V et des modèles à coeur Cortex-M0+, Mips, 16 bits ou 8 bits (source : OnChip)