Lutte contre le piratage vidéo : la start-up ContentArmor monte sur les modules d’accès TV conditionnel

Module CAM SMiT

Créée en février 2016, la start-up rennaise ContentArmor, un spécialiste du tatouage de contenus vidéo dont L’Embarqué a tracé un portrait détaillé en octobre 2016, a été retenue par la société chinoise SMiT, l’un des plus importants fournisseurs de modules d’accès conditionnels (CAM) DVB-CI/CI+ ...(*). « Notre technologie est actuellement la seule technologie de tatouage vidéo disponible sur le marché qui puisse être intégrée facilement sur des modules CAM, indique Alain Durand, le CEO de ContentArmor. Nous pouvons ainsi répondre d’une manière unifiée et cohérente aux besoins des clients de SMiT, du support des modules CAM jusqu’aux solutions OTT live. »

Pour que l’industrie audiovisuelle puisse lutter efficacement contre le piratage alors que les contenus premium à la demande et les films en ultra-haute définition se multiplient, ContentArmor propose une solution de tatouage vidéo (ou watermarking en anglais) qui permet d’insérer dans les vidéos une marque invisible et indélébile. Ces « marques », qui peuvent être subtilement insérées ou modifiées au niveau d’un équipement du type projecteur numérique, matériel de post-production, téléviseur, décodeur ou lecteur/enregistreur multimédia, permettent de tracer un contenu, de repérer éventuellement s’il a été modifié, piraté ou copié illégalement et in fine de remonter à l’origine du « délit ». Le watermarking aide donc à la lutte contre le piratage tout d’abord en permettant de retrouver les sources des copies pirates disponibles sur Internet mais aussi en dissuadant les utilisateurs de pirater leur contenu. De plus la technologie de ContentArmor résiste à un vaste panel de modifications du contenu, du simple transcodage à la capture d’écran.

Dans la pratique, l’offre de la société rennaise se décline en deux modules interdépendants : un « Profiler » et un « Embedder ». Le premier analyse le flux binaire encodé en vue de repérer les meilleurs endroits où placer les marques, puis génère et formate les métadonnées d’intégration desdites marques à envoyer aux Embedders. A charge pour ces derniers, qui peuvent être embarqués un peu partout (et donc sur des modules CAM qui contrôlent l’accès à des programmes et services payants) de marquer effectivement le contenu avec un identifiant unique propre à chaque équipement en fonction des instructions émises par le Profiler. Cet identifiant permettra alors de remonter à l’éventuel contrevenant en cas de copie et de rediffusion du contenu non autorisées.

Dans ce cadre, les modules d’accès conditionnel CI+1.4 ECP de SMiT, en intégrant la technologie de tatouage vidéo de ContentArmor, seront capables de fournir un environnement encore plus sécurisé conforme aux exigences de protection de contenus évoluée (Enhanced Content Protection) stipulées par l’organisme MovieLabs, représentant les grands studios hollywoodiens.


(*) Le module CAM, qui est chargé de décrypter les programmes et services payants, se présente sous la forme d’une PC Card (ou d’une clé USB depuis la récente version CI+ 2.0) à insérer dans l’interface DVB-CI/CI+ d’un téléviseur ou d’un décodeur.