Les tests grandeur nature d’un smart grid « Full CPL » démarrent à Toulouse

Sogrid

Officiellement lancé en avril 2013 à Toulouse sous l’égide d’ERDF et de STMicroelectronics et doté d’un budget de 27 millions d’euros, le projet Sogrid visait à expérimenter d’ici à la fin 2015 une chaîne de communication complète ...dite « Full CPL », applicable aux réseaux basse et moyenne tension de distribution d’électricité et intégralement pilotable en temps réel. Pari tenu puisque les dix partenaires du projet, qui s’inscrit dans une démarche visant à développer les réseaux électriques « intelligents », ont annoncé le 7 septembre le démarrage de l’expérimentation terrain sur le territoire de la métropole toulousaine. Durant douze mois, 1 000 foyers vont être impliqués dans ces tests qui constituent, selon le consortium industriel Sogrid, une « première mondiale ».

En l’espace de deux ans, la centaine de chercheurs et d’industriels impliqués ont mis au point cinq équipements qualifiés de novateurs (voir illustration ci-dessous). Capables d’entrer en interaction avec la technologie CPL (Courants porteurs en ligne), ceux-ci ont vocation à renforcer la fiabilité, la performance et la qualité de service du réseau. Les capteurs déployés seront notamment en mesure de détecter d’éventuelles pannes au domicile des clients et d’y remédier instantanément, assure ERDF.

Les équipements développés ont impliqués trois sociétés. Si Landis+Gyr a ainsi mis au point le compteur communicant installé chez le client, Sagemcom s’est chargé du concentrateur de données qui constitue le nœud de communication entre le réseau moyenne tension et le réseau basse tension et qui relaie en CPL auprès des compteurs les données et commandes émanant du système d’information Sogrid. Ce même industriel a aussi réalisé le coordinateur CPL qui est au cœur de l’architecture de télécommunication du projet et qui assure la réception et l’envoi sur le réseau moyenne tension des commandes numériques simples ou combinées, émanant des systèmes d’information Sogrid et ERDF. Nexans, pour sa part, a bâti le capteur/coupleur moyenne tension qui mesure les valeurs de tension et de courant et injecte le signal CPL, ainsi que l’interface T-Pass qui permet le passage des données numériques au niveau du transformateur moyenne tension/basse tension.

La plupart de ces équipements intègrent un circuit SoC fourni par STMicroelectronics qui rassemble sur une seule puce plusieurs fonctions autour d’un cœur ARM Cortex-M4, à l’instar d’un moteur de traitement du signal CPL dédié et programmable, certifié pour la gestion du protocole CPL-G3, de la mémoire flash et RAM, un convertisseur A/N ainsi qu’un module de sécurité. Ce circuit de la gamme STComet a pu être livré dès 2013 et certifié en 2014.

Autour d’ERDF et de ST, le projet Sogrid réunit les groupes Nexans, Sagemcom, Landis+Gyr et Capgemini, les PME Trialog et LAN, ainsi que les laboratoires G2Elab et LIG de Grenoble INP et le laboratoire d’informatique LIG de l’Ecole polytechnique.