Les dépenses mondiales dans l’IoT vont ralentir en 2020 pour repartir ensuite avec une croissance à deux chiffres

Les dépenses mondiales liées à l'Internet des objets (IoT) ont été considérablement affectées par les effets économiques de la pandémie de Covid-19 en 2020, estime IDC dans un rapport intitulé “Worldwide Internet of Things Spending Guide”. ...Selon la société d'études, bien qu'un retour à une croissance à deux chiffres soit attendu à moyen et long terme, les dépenses en matière d'IoT ont seulement augmenté de 8,2% d'une année sur l'autre pour atteindre 742 milliards de dollars en 2020, contre 14,9% prévu initialement. Néanmoins, IDC s'attend à ce que les dépenses IoT mondiales reviennent à des taux de croissance à deux chiffres dès 2021 pour atteindre un taux de croissance annuel moyen de 11,3% au cours de la période 2020-2024.

"Bien que la pandémie actuelle ait forcé de nombreuses organisations et entreprises à suspendre des déploiements IoT innovants, l'IoT sera un accélérateur clé du retour à la croissance", commente Andrea Siviero, directeur de recherche associé au groupe IDC Customer Insights & Analysis.

Les industries qui connaîtront la croissance la plus lente d'une année à l'autre au niveau des dépenses dans l’IoT sont celles qui subissent le plus grand impact du ralentissement économique causé par la pandémie. Ce sont en particulier les services aux particuliers et aux consommateurs - hôtels, parcs à thème, casinos et cinémas - qui vont enregistrer une baisse des dépenses IoT cette année, de l’ordre de 0,1%. Les trois grands secteurs industriels qui vont constater une lente croissance de leurs dépenses en 2020 dans l’IoT sont les industries manufacturières (+4,3%), les industries pétrolière et gazière, y compris les raffineries, (+5,0%) et le transport (+5,7%). Cependant, ces trois domaines industriels parviendront, selon IDC, à atteindre un taux de croissance moyen annuel à deux chiffres dès 2021.

De leur côté, les secteurs de la santé, de l'assurance et de l'éducation offriront les gains les plus importants en termes de dépenses IoT cette année avec des taux de croissance de 14,5%, 12,3% et 11,9% respectivement. Les dépenses des consommateurs pour les solutions IoT augmenteront quant à elles de 13,9% en 2020.

Si l’on analyse les dépenses en termes d’applications, IDC souligne que les cas d'usage comme la surveillance du trafic aérien et l’exploration de champs pétroliers connectés connaîtront une baisse significative des dépenses cette année tandis que les applications liées à l’automatisation de la production et à la surveillance du fret connaîtront certes en 2020 une croissance des dépenses, mais lente, autour de 5%.

Les cas d'usage qui connaîtront la croissance des dépenses dans l’IoT la plus rapide en 2020 seront les applications de recharge de véhicules électriques, la télémétrie et la surveillance de la santé à distance, tandis que les dépenses pour les maisons intelligentes augmenteront de 14,4% d'une année sur l'autre en 2020.

« La Covid-19 façonne l'évolution de la maturité de l'IoT car les entreprises ont été forcées d'ajuster leurs feuilles de route technologiques en réponse à la crise, souligne Svetlana Khimina, analyste de recherche senior au sein du groupe IDC Customer Insights & Analysis. Ce phénomène pourrait à terme creuser le fossé entre les deux types d'adopteurs de l'IoT, avec d'un côté les utilisateurs avancés déterminés et, de l'autre, ceux qui ont encore du mal à comprendre le retour sur investissement et à monétiser leurs initiatives IoT en allant au-delà de la simple collecte de données. »

IDC note aussi que ce sont les sociétés de services dans l’IoT, notamment les installateurs et les sociétés d’ingénierie en informatique, qui tireront le marché, ces deux catégories représentant environ un tiers de toutes les dépenses IoT pour la période 2021-2024. Enfin, les dépenses en matériel sont et seront dominées par les achats de modules et de capteurs à un niveau de dépenses équivalent à celui des services, indique IDC.

Quant au logiciel, il sera la catégorie technologique qui va connaître la croissance la plus rapide avec un taux de croissance annuel moyen de 13,5% sur cinq ans.