L’Arcep publie son observatoire de la transition de la France vers le protocole IPv6

IPv6

Le 30 septembre dernier, l'Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes) rendait public son rapport au gouvernement sur l'état du déploiement du protocole IPv6 en France. Comme l'y invitait ...Axelle Lemaire, secrétaire d'Etat chargée du Numérique et de l'Innovation, l’autorité de régulation des télécoms y annonçait la mise en place d'un observatoire dans le cadre d’un vaste plan d'action visant à accélérer la transition vers IPv6 dans l’Hexagone. Cet observatoire de la transition vers IPv6, désormais accessible ici, cherche à favoriser la coordination entre acteurs de l'Internet en vue d'une accélération des déploiements  et à fournir aux utilisateurs des informations pouvant être considérées comme d'intérêt public sur l'état de la transition en France - y compris opérateur par opérateur. Il dresse à cette fin l'état des lieux des déploiements du protocole IPv6 en France et en présente l'évolution de son adoption dans le temps.

Selon l'Arcep, cette mise en transparence des réalisations et des intentions des acteurs majeurs permet l'identification d'éventuelles sources de blocages. L’Autorité note toutefois que l'observatoire se limite à ce stade à des données produites et mises à disposition par des tiers. Dans la version enrichie de l'observatoire, qui sera publiée fin 2017, des données que l'Arcep aura recueillies directement auprès des principaux FAI en France seront ajoutées. Au printemps 2017, la dynamique de transition vers l’IPv6 fera également l'objet d'un point d'étape, qui inscrira ce sujet dans un panorama plus large de "L'état de l'Internet en France".

On rappellera que le protocole IPv6 offre, à la différence de l’actuel IPv4, un espace d’adressage quasi illimité à même de couvrir l’ensemble des besoins actuels et anticipés. Il permet d’attribuer à chaque terminal ou nœud du réseau une adresse IP individuelle afin de le rendre accessible directement depuis n’importe quel point du réseau internet ; de façon prospective, il offre même l’opportunité d’identifier plusieurs « objets matériels ou logiciels » au sein d'un terminal ou serveur donné. Au-delà de sa capacité d’adressage, cette nouvelle version du protocole IP intègre de nouvelles fonctionnalités permettant notamment de simplifier certaines fonctions de la couche réseau, telles que le routage et la mobilité, ou d’assurer nativement une meilleure sécurisation des échanges. A ce titre, il faut noter que, depuis le 7 novembre 2016, l'IAB (Internet Architecture Board), comité chargé de la surveillance et l’évolution d’Internet via diverses organisations telles que l’IANA, l’IETF et l’IRTF, préconise que les standards établissant le fonctionnement d’Internet soient dorénavant conçus et enrichis uniquement pour le protocole IPv6, sans recherche de rétrocompatibilité avec IPv4. C’est une étape majeure pour l'adoption d'IPv6 et la préparation de la fin d'IPv4, précise l’Arcep.

En France, Free a été le premier opérateur fixe majeur à proposer une connectivité IPv6 à ses clients. Ce déploiement remonte à 2007. Orange a été le second opérateur à faire bénéficier ses clients fixes d'IPv6, début 2016. La grande majorité de ses clients FttH et VDSL est désormais dotée d'une connectivité IPv6 par défaut. Sur les réseaux mobiles en revanche, aucun opérateur national n'a à ce jour entamé la transition, précise l’observatoire de l’Arcep.