Après la bande UHF, les industriels des télécoms mobiles lorgnent sur la bande C

Alors que la bande de fréquence UHF des 700 MHz, dite du « second dividende numérique », est en cours de transfert aux opérateurs de réseaux de radiocommunication cellulaires, voilà que certains industriels du monde ...des télécoms mobiles commencent une entreprise de lobbying autour de la bande C, comprise grosso modo entre 3,4 (ou 3,6) GHz et 4,2 GHz. Une gamme de fréquence actuellement utilisée en Europe par la radiodiffusion par satellite et les liaisons hertziennes fixes point-à-point ou point-à-multipoint.

Selon une étude commanditée à l’agence Plum Consulting par Huawei, Ericsson et Qualcomm (consultable ici au format PDF), la bande C pourrait en effet jouer un rôle important dans l’évolution de la demande en haut débit mobile qui va considérablement augmenter dans les dix à quinze prochaines années et exiger encore et toujours plus de fréquences supplémentaires. A cet égard, l’étude estime qu’un partage à moyen terme de la bande C entre le haut débit mobile et les services actuels permettrait de réaliser, en fonction des pays, une économie comprise entre 150 millions et 1,4 milliard d’euros à l’horizon 2028, et ce d’autant que les fréquences comprises entre 3,4 (ou 3,6) GHz et 4,2 GHz seraient « particulièrement adaptées aux évolutions de la 4G et de la future 5G ».

« Avec la demande mobile qui va exploser au cours de la décennie à venir, des fréquences supplémentaires doivent être libérées pour prévenir une pénurie, indique Quan Yu, directeur de la stratégie pour la gamme Wireless de Huawei. La bande C offre les larges blocs de fréquence adjacents potentiellement nécessaires au développement du haut débit mobile, synonyme de réduction des coûts pour les opérateurs. »

Le rapport de Plum Consulting suggère l’établissement de cadres réglementaires nationaux permettant le partage de spectre entre le les services mobiles large bande et les services historiques afin de protéger ces derniers d’éventuelles interférences, tout en autorisant les opérateurs à fournir une qualité de service prédictible. Dans ce cadre, les mécanismes dits LSA (Licensed Shared Access) élaborés par l’Etsi pourraient faciliter la mise en place de techniques de partage évoluées grâce à une collaboration plus étroite entre le titulaire historique de la bande et les licenciés LSA…

A noter que l’utilisation future de la bande C sera au cœur des débats de la Conférence mondiale des radiocommunications (CMR-2015) qui se tiendra du 2 au 27 novembre 2015 à Genève et qui donnera aussi le coup d’envoi du processus de standardisation de la 5G.